Le DOP Flore Isère correspond à la définition des objectifs et des priorités de conservation, d’étude et de suivi de la flore rare et menacée dans le département de l’Isère.
Ce programme, débuté en 2006 et qui devra être opérationnel en 2008, est piloté par GENTIANA avec le partenariat du Conseil Général de l’Isère. D’ici la fin de l’année 2007, l’objectif est de proposer des « fiches actions » par espèce qui devront permettre de mettre en place des mesures concrètes de conservation d’ici 2008.
Deux types de fiches vont ainsi être proposées en fonction notamment des enjeux de conservation des populations et de la vulnérabilité des habitats concernés :
Face au déclin généralisé de la biodiversité, à la régression des milieux naturels et de la flore associée et compte tenu des moyens limités tant au niveau humain, financier et technique que l’on peut mettre en ½uvre, il devient urgent d’établir des hiérarchies pour conduire des programmes de conservation en cohérence avec les menaces qui pèsent sur les espèces.
Cette hiérarchie doit intégrer les différentes échelles de perception.
Ainsi une espèce rare et menacée au niveau national ne l’est pas forcément à une échelle inférieure. La responsabilité d’une région ou d’un département qui possède les plus grandes populations d’une espèce devient alors très importante pour la conservation de cette espèce à une échelle géographique plus large.
A l’inverse, une espèce rare dans un département ne l’est pas forcément à une échelle géographique supérieure. On peut alors s’interroger sur le niveau de priorité que l’on veut donner à la conservation de cette espèce.
La finalité du DOP est d’identifier les espèces les plus vulnérables sur le département et dont la conservation est prioritaire au regard du statut de l’espèce à une échelle plus globale.
Ces taxons devront bénéficier, à court terme, de mesures de conservation et/ou programmes d’étude et de suivi afin d’assurer le maintien et la pérennité des populations de ces espèces en Isère.
Le DOP doit donc bien être différencié d’une liste rouge départementale (actuellement en préparation par le Conservatoire Botanique National Alpin) : alors que le but de la liste rouge est de définir la vulnérabilité des espèces rares et menacées au niveau local, le DOP flore Isère devra permettre de hiérarchiser les priorités d’actions pour la conservation des espèces afin de mettre en place des actions rapides sur les populations les plus vulnérables du département.
Le DOP Flore Isère doit donc rester un outil concret pour la conservation des espèces qui devra s’appuyer, entre autre, sur le statut de l’espèce dans le département (rareté et menaces).
La définition de la liste d’espèces du DOP Flore Isère et la hiérarchisation des priorités de conservation s’appuie sur 4 critères principaux :
Une liste de départ, riche de près de 350 taxons, a ainsi été définie en incluant toutes les espèces mentionnées sur les livres rouges de la flore de France présentes en Isère, ainsi que les espèces protégées (au niveau national, régional ou départemental), les taxons endémiques ou subendémiques du département (comme par exemple Ophris gresivaudanica) et les plantes messicoles considérées comme « prioritaires » ou « à surveiller » dans le Plan d’Action National Messicoles (A. ABOUCAYA, CBN Porquerolles).
Compte tenu de l’absence de Liste Rouge isèroise récente établie sur la base du protocole proposé par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), aucun statut de menace des espèce rares et vulnérables n’a encore été définie pour le département. Le protocole établie en 2006 par GENTIANA (M. JUTON) permet de pallier cette lacune en proposant un statut pour chaque espèce en appliquant les critères définis par l’UICN.
Cependant, compte tenu de la complexité pour appliquer cette méthode sur près de 350 taxons (nécessité de réaliser une étude bibliographique pour chaque espèce afin d’évaluer les régressions des populations...), le protocole de hiérarchisation défini en 2006 a dû être simplifié afin de pouvoir proposer des actions concrètes pour 2008, sans « s’éterniser » dans la mise en place d’un protocole de hiérarchisation long et fastidieux.
Une liste finale a ainsi été étoffée à partir de différents critères :
Cette méthodologie a ainsi permis de sélectionner 50 taxons dont 10 plantes messicoles, tous a priori considérés comme hautement prioritaires à court terme.
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